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L’industrie automobile en Europe est-elle en danger ?

Le vice-président de la Commission européenne, Stéphane Séjourné, en est convaincu. Le patron de Stellantis, John Elkann, et le directeur général de Renault, Luca de Meo, semblent aussi être du même avis. Ils pensent même que « le sort de l’industrie automobile européenne se joue cette année ». Mais de quel danger parle-t-on exactement ? Quelles sont les solutions possibles ?    

Les problèmes détectés

Une chute de la demande

Le marché européen est le seul à ne pas avoir réussi à redresser la pente après la crise du Covid-19 selon les patrons de Stellantis et de Renault. La demande reste faible. Avec l’inflation, l’achat d’une nouvelle voiture ne figure plus dans les projets des Européens. Selon Luca de Meo, « la classe moyenne européenne perd du pouvoir d’achat ». 

Le déclin des ventes a également conduit à une baisse de la production. Les constructeurs automobiles ne sont donc pas les seuls à être pénalisés. La crise commence aussi à peser lourd sur les travailleurs. Des usines sont fermées, ce qui a généré la perte de plusieurs emplois.  

Une hausse des prix

Les fabricants étrangers, notamment ceux en provenance de Chine, tentent de s’imposer en Europe. Ils œuvrent à séduire les consommateurs avec leurs véhicules haut de gamme, embarquant les dernières technologies. 

Les constructeurs du vieux continent sont donc obligés d’innover leurs offres. Mais une montée de gamme engendre automatiquement une hausse des coûts de production. Ils sont alors contraints d’imposer un prix plus élevé. Il y a de quoi faire trembler les acheteurs. 

Ralentissement du passage aux voitures électriques

D’ici 2035, l’UE compte interdire les motorisations essence et diesel. Mais la transition s’annonce difficile. Les constructeurs automobiles essaient d’accroître le nombre de véhicules électriques produits. Mais, la vente est au ralenti. Apparemment, les consommateurs ne sont pas encore vraiment prêts à adopter ce moyen de transport plus propre. La raison de cette réticence ? On cite entre autres le coût élevé des voitures électriques et l’insuffisance des infrastructures de recharge.  

Des réglementations trop strictes et lourdes

Les principaux groupes automobiles en Europe, comme Stellantis et Renault, trouvent les réglementations et les normes européennes trop strictes. Il faut utiliser des équipements coûteux pour s’y conformer. Or, cela exige une augmentation des tarifs.  L’envolée des prix intensifie la baisse de la demande.  

Les solutions proposées

Pour sauver la mise et booster la demande, la Commission européenne a promis d’étudier les « obligations » et les normes imposées aux constructeurs automobiles. L’assouplissement des réglementations est donc attendu, même si l’objectif de supprimer les motorisations en diesel et en essence est maintenu. 

Des « incitations fiscales » seront aussi mises en vigueur afin de booster la demande. Stéphane Séjourné pense qu’elles pourraient inciter les consommateurs européens à opter pour les véhicules « Made in Europe ». 

L’accélération de l’installation des bornes de recharge compte aussi parmi les projets de la Commission européenne. Cela pourrait faciliter le passage vers la mobilité électrique. Un budget de 570 millions d’euros sera investi dans ce projet entre 2025 et 2026. 

Favoriser l’innovation, cela fait aussi partie des stratégies de la Commission. Le but est d’aider les constructeurs européens à maintenir la concurrence chinoise et américaine. Elle vise donc à soutenir la production de véhicules connectés et autonomes. 

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