Le Dakar 2016 a démarré à Buenos Aires, en Argentine, samedi dernier. Parmi les engagés à la mythique épreuve, se trouve la légende vivante des rallyes : Sebastien Loeb. Pour sa première participation au rallye et face à Stéphane Peterhansel, l’alsacien peut-il s’imposer ? Enquête.
De l’aveu de tous, la liste des engagés de ce Dakar 2016 est l’une des plus belles depuis de nombreuses années. Avec pas moins de 15 Mini engagées et 4 Peugeot officielles, le plateau se veut dense. Et les invités prestigieux : quand Mini engage l’ancien pilote finlandais Mikko Hirvonen, Peugeot s’est octroyé les services… de Sebastien Loeb, ni plus ni moins. Face à des coéquipiers pas moins emblématiques, comme Carlos Sainz, Cyril Deprès (ancien pilote moto), mais surtout Stéphane Peterhansel, le recordman de victoires au Dakar toutes catégories confondues, le duel interne proposé par la marque au Lion a fière allure. Cela dit, Sebastien Loeb a-t-il la possibilité de s’imposer face à de si prestigieux concurrents ? Le vainqueur 2015, Nasser Attiyah, s’est exprimé sur le sujet : « Pour s’imposer au Dakar, il faut au moins 5 ou 6 participations derrière soi ». Le Qatari posait les bases d’un débat très alimenté depuis le départ du rallye. Réel conseil de vainqueur et favori de l’épreuve, ou crainte affichée ? L’énigme reste entière. En tout cas, Sebastien Loeb a mit les points sur les ‘i’ : 3 spéciales parcourues et déjà 2 victoires pour le nonuple Champion du Monde des Rallyes ! Le message est clair.
Sebastien Loeb et Daniel Elena peuvent-ils s’en sortir dans le sable ?
Se poser la question de savoir si Sebastien Loeb a les capacités pour piloter vite reviendrait à se demander si Zinedine Zidane était capable de dribller, balle au pied. Oui, Sebastien Loeb peut gagner ce Dakar. La vraie inconnue concerne le co-pilote de l’alsacien, qui n’est autre que son fidèle compagnon de route Daniel Elena. En effet, naviguer au Dakar n’est pas chose commune, car les erreurs de parcours peuvent vite arriver. Le désert étant large, même les équipages les plus expérimentés peuvent se perdre dans l’immensité proposée par les organisateurs de l’épreuve. Et c’est là que les difficultés pourraient arriver pour l’équipage Loeb-Elena : au monegasque de ne pas envoyer son pilote dans des traces inconnues. Car si Loeb et Elena arrivent à passer sans encombre les fameuses épreuves du fesh-fesh, cet épais sable où n’importe quel véhicule peut, à tout moment, s’enliser, la victoire au général sera totalement envisageable. La première semaine étant plus roulante et plus typée « rallye », Loeb navigue comme un poisson dans l’eau et devrait, hormis problèmes mécaniques, terminer la semaine au moins sur le podium provisoire de l’épreuve.
Une seconde carrière
Sebastien Loeb est surement l’un des meilleurs pilotes automobile de tous les temps. Associé historiquement à Citroën, qu’il a du quitter en fin de saison 2015 après 2 années passées en WTCC, le Championnat du Monde de Supertourisme, l’alsacien a remporté 9 titres de Champion du Monde des Rallyes consécutifs entre 2004 et 2012. Légende vivante, il a aussi participé à plusieurs reprises aux 24 Heures du Mans avec Pescarolo, et a aussi failli devenir pilote de Formule 1 ! C’était en 2009 et Toro Rosso, l’équipe junior de Red Bull, avait proposé au pilote de piloter sa voiture pour le Grand Prix d’Abu Dhabi, clôture de la saison. Mais la FIA avait alors refusé sa Superlicence, indispensable à tout pilote pour pouvoir s’engager sur un Grand Prix de Formule 1. Toujours est-il qu’en s’alignant avec Peugeot au Dakar, après avoir triomphé sur la mythique course de côte de Pikes Peak en 2013 avec la marque, Loeb a décidé d’écrire une nouvelle ligne à sa fabuleuse carrière. C’est écrit : même si 2016 n’est pas l’année de la victoire, il ne fait aucun doute qu’à plus long terme, Sebastien Loeb s’imposera tôt ou tard sur l’épreuve, comme l’ont fait avant lui Carlos Sainz ou encore Ari Vatanen. Pour cette année, il faudra attendre le 16 janvier prochain pour savoir si Sebastien Loeb aura remporté le Dakar pour sa première participation, comme l’avait fait en 1988 Juha Kankkunen… lui aussi ancien Champion du Monde des Rallyes.