Le marché automobile, en ce moment, c’est un peu la panne sèche. En 2024, les ventes de voitures neuves en France ont diminué de 3,2 %. On a enregistré 1,7 million d’unités immatriculées seulement, loin des chiffres d’avant Covid. Forcément, cela fait grincer des dents dans les bureaux des constructeurs. Face à ce marasme, ces derniers doivent repenser leurs stratégies. Comment relancer la machine sans brader les modèles ? Réponse : la fameuse LOA (Location avec Option d’Achat). Ce leasing séduit les conducteurs… et sauve les marques. Découvrez pourquoi.
Qu’est ce que la LOA et comment fonctionne-t-elle ?
La LOA, ou location avec option d’achat, est une formule de leasing. En clair, vous roulez dans un véhicule neuf ou récent pendant une durée déterminée, généralement de deux à six ans. En contrepartie, vous versez des loyers mensuels. Le calcul de ces mensualités tient compte de la dépréciation attendue du véhicule, du kilométrage prévu au contrat et de sa valeur résiduelle.
À l’issue de la période, c’est vous qui décidez. Vous pouvez lever l’option d’achat en payant la valeur résiduelle pour devenir propriétaire, ou restituer la voiture. Attention quand même au retour : si le compteur a tourné plus que prévu ou si la carrosserie a vécu une guerre de stationnements, la facture peut piquer un peu.
Cette formule se distingue de la LLD (location longue durée), qui ne prévoit pas d’option d’achat, ou du crédit-bail, plus fréquent chez les professionnels. Elle est très populaire aujourd’hui dans le financement des voitures neuves. La LOA séduit par sa souplesse et par les services associés (entretien, assurance ou garanties) qui peuvent être inclus dans le contrat pour simplifier la vie de l’automobiliste.
Les moteurs financiers et stratégiques qui poussent les constructeurs à financer la LOA
Relancer un marché automobile en crise
Avec le recul des ventes de véhicules neuves, les marques cherchent des leviers pour stimuler la demande. La LOA permet de rendre l’accès à un véhicule neuf plus “démocratique” : moindre apport, coût mensualisé, flexibilité.
Par ailleurs, en période d’incertitude économique, les acheteurs hésitent à s’engager dans un achat traditionnel ; la LOA réduit le risque perçu.
Fidéliser les clients et les inciter au renouvellement
Quand un client s’engage dans un contrat LOA, il est plus probable qu’il revienne vers la même marque à la fin du bail. Le constructeur ou le réseau de concession a la possibilité de lui proposer un nouveau modèle, avec un “renouvellement captif”. On crée ainsi un cycle où le client change de voiture tous les 2–4 ans… mais reste dans l’écosystème de la marque. C’est un moyen puissant de verrouiller le client, plutôt que de le laisser partir vers la concurrence au moment de la revente.
Générer de nouvelles sources de revenus financiers
Financer la LOA permet au constructeur (ou à sa filiale captive) d’accroître ses revenus au-delà de la simple vente de voitures. Cela passe par :
- les marges sur les loyers,
- les frais de dossier,
- les services annexes (assurance, garantie, entretien),
- les produits financiers liés à la valeur résiduelle.
Par exemple, Mobilize Financial Services est la filiale de financement du groupe Renault. Elle gère leasing, assurances et services de mobilité. Ce type de structure peut rapporter des bénéfices conséquents et améliorer la rentabilité globale du groupe.
Contrôler la valeur et la revente du marché de l’occasion
Un des défis pour les constructeurs est de contrôler la valeur résiduelle de leurs véhicules et la qualité du parc d’occasion. La LOA offre une source contrôlée de voitures retournées, souvent récentes et bien entretenues, destinées à alimenter leur réseau d’occasion. Cela permet de limiter les risques de décote sauvage et de garantir un niveau de qualité acceptable pour l’acheteur d’occasion, tout en préservant l’image de la marque.
Répondre aux nouvelles tendances de consommation
Les consommateurs n’aspirent plus toujours à posséder : l’usage prime. Ils veulent flexibilité, mensuels ajustables, options à la carte. La LOA répond à ce besoin. De plus, dans le contexte de transition énergétique, les marques peuvent proposer des offres spécifiques (leasing électrique, mobilité “as-a-service”) pour accompagner le client vers des solutions plus vertes.
Enfin, les gouvernements encouragent le leasing social et les aides au financement électrique pour stimuler la transition. En France, le programme de leasing social a généré 50 000 commandes fermes en 2025, ce qui renforce l’intérêt pour les marques de proposer des solutions de LOA attractives.
