En visant le « zéro décès sur les routes » pour l’horizon 2050, la Commission Européenne se devait de durcir les procédures autorisant les véhicules à circuler sur les routes de tous les pays européens. S’il est pour l’instant difficile pour certains pays, comme la Bulgarie, de se mettre au niveau des exigences de Bruxelles, la France a décidé de prendre les devants en renforçant les points vérifiés lors du Contrôle Technique.
Pourquoi renforcer le Contrôle Technique ?
L’objectif de la Commission Européenne pour 2050 l’amène à envisager un Contrôle Technique unique pour tous les pays européens. Cela est pour l’instant quasi impossible à imposer à tous les pays concernés, pour des raisons aussi bien techniques que financières. De ce fait, Bruxelles a publié le 03 avril 2014 la directive européenne 2014/45, compromis plus souple que le projet initial, obtenu après trois ans de négociation.
De 124 à 400 points vérifiés lors d’un Contrôle Technique
Auparavant, un Contrôle Technique portait sur 124 points. A partir de mai 2018, il portera sur 400 points. En réalité, ce changement est déjà en grande partie appliqué par les techniciens des centres de contrôle. Cependant, à partir du mois de mai 2018, ces points de contrôle seront répartis différemment et de nouvelles méthodologies de contrôle seront appliquées.
Raccourcissement du délai de contre-visite
Si, auparavant, un conducteur disposait d’un délai de deux mois pour effectuer une contre-visite, ce délai sera réduit à seulement 24 h à partir de mai 2018. En outre, en cas de non-respect de ce délai, le véhicule pourrait se retrouver sous le coup d’une immobilisation totale si la défaillance notée est considérée comme « critique ». Les défauts considérés comme critiques sont rassemblés dans une liste de 146 points « constituant un danger direct immédiat pour la sécurité routière ou ayant une incidence pour l’environnement », tels que :
- Câblage électrique risquant de toucher des pièces chaudes ou en mouvement,
- Chute probable de pièces du pare-chocs ou des protections latérales,
- Fuite de lubrifiant ou de liquide de frein,
- Corrosion du châssis (et donc diminution de sa résistance),
- Profondeur des sculptures de pneus non-conformes, etc.
Des points qui nécessitent vraiment une attention particulière pour la sécurité des personnes et qui participeront à la protection de l’environnement.
Les conséquences de la modification du Contrôle Technique
Pour les techniciens des centres de Contrôle Technique
Les techniciens travaillant dans ces centres suivaient jusqu’à maintenant une formation CAP pour exercer en centre de Contrôle Technique, ils devront désormais être titulaires d’un Bac et porteront le titre d’inspecteur. Certains professionnels annoncent déjà des difficultés de recrutement, malgré la probable augmentation de salaire qui devrait accompagnée ce changement de statut.
Pour les automobilistes
A l’heure actuelle, un Contrôle Technique coûte entre 50 et 80 €. Les modifications imposées par la directive vont considérablement augmenter le temps de travail des techniciens, engendrant de ce fait une augmentation du montant du contrôle lui-même. Si personne ne se risque à annoncer un montant précis, beaucoup parlent d’un prix probablement doublé en 2018. De plus, la contre-visite qui était gratuite ou peu facturée (entre 10 et 15 € en moyenne) deviendra elle aussi payante, compte tenu des délais restreints pour réaliser les réparations.