
Vous pensiez l’affaire classée une fois votre permis de conduire glissé dans votre portefeuille ? Erreur ! En mars 2025, le Conseil et le Parlement européens ont signé un accord qui va sérieusement revisiter le code, et pas que celui de la route. Au menu de cette réforme : permis numérique dernière génération, examens repensés, réévaluation des critères d’aptitude… Est-ce une bonne nouvelle pour la sécurité routière ? Va-t-il falloir repasser des tests ? Quels changements s’annoncent dans la pratique ?
Des pratiques déjà connus dans l’Hexagone
L’Union européenne s’apprête à instaurer un cadre réglementaire unifié, valable dans l’ensemble des pays membres. Certaines de ces mesures ne seront pas une surprise pour les conducteurs français. Par exemple, la conduite accompagnée dès 17 ans (ou 15 ans dans l’Hexagone) ou encore la période probatoire obligatoire de 2 ans minimum.
Des épreuves du permis de conduire modernisées
D’une part, nos routes ne ressemblent plus vraiment à celles d’hier. Loin de nous l’époque où seules les voitures et quelques vélos se partageaient le bitume ! Aujourd’hui, c’est un véritable ballet d’usagers qui se côtoient. Piétons pressés, cyclistes en goguette, fans de trottinettes électriques et autres pilotes de monoroues et gyropodes slaloment joyeusement dans l’espace urbain. Une diversité qui mérite qu’on adapte l’apprentissage de la conduite pour mieux protéger ces usagers dits « vulnérables ».
D’autre part, la voiture d’aujourd’hui devient de plus en plus futée. Assistance au freinage, alertes en tous genres, détecteurs d’angle mort, systèmes de maintien de trajectoire…. Le Conseil et le Parlement européens veulent alors que l’examen du code de la route s’adapte à cette nouvelle réalité technologique.
Les futurs conducteurs devront prouver lors des examens pratiques et théoriques qu’ils sont aussi capables de comprendre et utiliser ces dispositifs high-tech en conditions réelles. L’idée derrière tout ça ? Faire de chaque automobiliste un conducteur conscient, réactif et bien ancré dans son époque.
Jusqu’à 4,25 tonnes avec un permis B
L’Europe s’apprête également à élargir les possibilités offertes par le permis B. Une nouvelle directive, en passe d’être validée par le Conseil et le Parlement européens, prévoit d’autoriser la conduite de véhicules allant jusqu’à 4,25 tonnes. Un allègement bienvenu des règles, mais sous conditions. Cette tolérance vise exclusivement les véhicules fonctionnant avec des carburants alternatifs, qui affichent souvent un poids supérieur à leurs homologues thermiques en raison de la présence de batteries volumineuses. Difficile, dans ce contexte, de leur reprocher de vouloir rouler plus propre.
La réforme va même plus loin en prévoyant un assouplissement pour les amateurs de voyages sur quatre roues. Concrètement, le permis B pourrait suffire pour prendre le volant d’un camping-car plus lourd que la limite habituelle, sous réserve d’une formation spécifique ou de la réussite d’un test validé par l’État.
Vérification régulière des aptitudes à la conduite
Faut-il imposer une visite médicale à tous les conducteurs ? Après de vifs échanges, l’Union européenne a tranché début 2025 : pas de règle unique, chaque pays décide. Au choix : contrôle médical classique ou simple auto-évaluation tous les quinze ans, histoire de vérifier que vue, ouïe et réflexes sont toujours en bon état de fonctionnement. Ce check-up personnel sera aussi obligatoire avant de décrocher le permis de conduire et à chaque renouvellement. Libre ensuite à chaque État d’ajouter ses propres contrôles pour renforcer la vigilance.
D’ici la mi-avril 2025, le Conseil et le Parlement européen devraient valider officiellement cette directive. Une fois le feu vert donné, chaque État membre aura quatre petites années pour intégrer les nouvelles règles dans sa propre loi.
Le permis de conduire numérique européen
La nouvelle réforme prévoit également un permis de conduire numérique d’ici à 2030. Valable sur toutes les voies routières européennes, ce document dématérialisé deviendra directement accessible en ligne, partout, tout le temps.
Le permis de conduire traditionnel va donc-t-il disparaitre ? Ceux qui n’ont pas de smartphone, ou qui préfèrent ou ont besoin d’une version papier, par exemple, pour leur voyage à l’étranger, peuvent toujours en faire la demande.