Déjà en 2016, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) déclarait dans un rapport : « La voiture électrique consomme moins d’énergie que la voiture thermique car sa chaîne de traction présente un excellent rendement énergétique. Malgré cela, sur l’ensemble de son cycle de vie, la consommation énergétique d’un véhicule électrique est globalement proche de celle d’un véhicule diesel ». De fait, il semblerait que les véhicules électriques soient beaucoup moins écologiques que prévu.
Avantages et inconvénients d’une voiture électrique
Les atouts majeurs de la voiture électrique
Un tiers des gaz à effet de serre provient des transports du fait de la combustion du pétrole dans les véhicules classiques. De ce fait, le rendement énergétique du moteur d’une voiture électrique est 4 fois plus efficace qu’une voiture thermique, dont seulement 20% de l’essence sert directement au moteur.
Des inconvénients qui restent importants
Malgré un meilleur rendement et une diminution des gaz à effet de serre, les véhicules électriques ne sont pas exempts de toute pollution puisqu’il reste une émission de particules fines lors de la conduite, avec notamment l’abrasion des pneus, des freins et du revêtement routier.
De plus, la question des bornes de recharge est toujours en cours de résolution. La France prévoit l’installation de 7 millions de bornes d’ici 2030, conformément au projet de loi de programmation de la transition écologique.
Etude du bilan carbone
Quand on regarde de plus près le bilan carbone des véhicules électriques, deux éléments sont à distinguer :
- La pollution engendrée par la fabrication de toutes les pièces,
- La pollution des voitures électriques une fois qu’elles sont en circulation.
Des mesures incomplètes
A l’heure actuelle, les régulateurs contrôlant les véhicules ne mesurent que les émissions à la sortie de l’échappement. Avec cette seule mesure, un véhicule électrique reste plus « propre » qu’un véhicule thermique classique. Mais, pour être complètement objectif, il faut considérer le cycle de vie complet d’une voiture depuis sa fabrication. Lors de cette observation complète, de nombreux problèmes restent posés.
Des problèmes environnementaux et éthiques
Se pose tout d’abord le problème de l’impact environnemental. L’extraction du lithium et du cobalt, métaux indispensables au fonctionnement des batteries est à l’origine de deux problèmes importants : la quantité d’eau nécessaire à la production du lithium mais aussi l’ajout de produits chimiques lors de l’extraction, produits qui finissent par être absorbés par les sols.
Se pose ensuite un problème éthique : le cobalt est extrait dans des mines en Afrique où les conditions de travail sont déplorables et où les enfants sont souvent exploités.
Le problème du nucléaire
On ne peut pas parler d’écologie sans l’opposer au nucléaire. Or, si les voitures électriques sont considérées « vertes » parce qu’elles ne rejettent pas ou peu de gaz polluants lors de leur conduite, elles fonctionnent à l’électricité. Or, en France par exemple, seulement 19.6 % de l’électricité provient d’énergies renouvelables, les 80 % restants provenant du nucléaire.
Des chiffres édifiants
Actuellement, c’est seulement à partir de 100 000 km en moyenne que l’impact énergétique d’une voiture électrique est plus favorable qu’une voiture thermique :
- A partir de 60 000 km pour l’ozone ;
- A partir de 50 000 km pour la contribution à effet de serre,
- A partir de 30 000 km pour l’épuisement des ressources fossiles.
Une étude du MIT est d’ailleurs venue confirmer une autre étude de l’Institut des Sciences et Technologies de Norvège : tout au long de sa vie, un « gros » véhicule électrique polluera davantage que certains petits modèles de voitures thermiques classiques. Par exemple, au cours de sa vie, une Mitsubishi Mirage produira 192 g de dioxyde de carbone (ou équivalent) contre 226 g pour une Tesla Model S !
Différentes solutions à l’étude
Outre le développement des énergies renouvelables en vue de limiter le recours au nucléaire, d’autres solutions sont envisagées. En Suède et en Italie, des « Smart Grids » sont à l’étude. Ces réseaux intelligents permettront notamment de coordonner les batteries avec les capacités du réseau électrique ou de permettre aux véhicules de stocker de l’énergie dans leurs batteries afin de réinjecter celle-ci dans le réseau électrique si nécessaire.