En fin de semaine dernière, l’information est tombée et est venue secouer de plein fouet le monde du sport automobile. Non seulement, Citroën annonçait un choix très particulier en terme de programme, mais se séparait également de sa légende, Sébastien Loeb. Enquête.
C’est certainement l’un des mariages les plus célèbres du sport automobile moderne, à mettre au même niveau que celui qui liait Michael Schumacher et Ferrari en Formule 1. Toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin : jeudi dernier, lors de la présentation officielle du futur programme en sport automobile de la marque aux chevrons, Citroën écartait officiellement Sébastien Loeb de ses plans. Définitivement ? Difficile à dire. En tout cas, l’on sait que Citroën ne sera pas présent en WRC sous l’appellation DS en 2016, qu’ils reviendront dans ce même championnat en 2017 avec une C3 WRC répondant aux réglementations 2017, et va surtout stopper son programme WTCC à la fin de la saison 2016 à la surprise générale… sans Sébastien Loeb, donc. Pourtant, le nonuple Champion du Monde des Rallyes n’était pas innocent dans l’arrivée de Citroën en WTCC, en 2014 : c’est même lui qui avait, fin 2012 et après avoir officiellement présenté ses souhaits d’arrêter sa carrière en rallye, proposé à Citroën de s’engager en Championnat du Monde de Supertourisme.
Des objectifs marketing non réalisés
En arrivant en 2014 en WTCC, Citroën a mis en route une implacable machine à gagner, à l’image de sa domination des années 2000 en WRC. La marque au chevrons écrase tout sur son passage dans ce Championnat où son seul réel concurrent s’appelle Honda, avec des moyens très limités qui plus est. Si Citroën a accepté de relever le challenge proposé par Loeb, il y avait une raison : la Chine. Le Championnat étant mondial, Citroën a souhaité profiter de la distribution en Asie afin de promouvoir sa C-Elysée, berline commercialisée là-bas. Sauf qu’à vaincre sans difficultés, on finit par triompher sans succès. Et les ventes de C-Elysée en Asie sont clairement en deçà de ce que les marketeurs de la marque imaginaient. Pas à la hauteur, du mois, de l’investissement financier, et ce malgré les deux titres de Champion du Monde de José-Maria Lopez, suivi de près par Yvan Muller. Sébastien Loeb, lui, ne gagne malheureusement pas, et c’est là que le bat blesse. Peut-être que Citroën pensait que Sébastien Loeb écraserait tout sur son passage comme il le faisait en WRC, afin de continuer à alimenter la légende.
L’échec de Sébastien Loeb et Citroën en WTCC
Cependant, peut-on réellement reprocher à un nonuple Champion du Monde des Rallyes de ne pas avoir réussi à battre 2 références que sont ses coéquipiers en WTCC ? Pas vraiment, d’autant plus qu’avec 6 victoires cette saison, Sébastien Loeb est très loin de rendre une copie vierge. La performance réalisée depuis 2014 par Loeb est même exemplaire, tant il a su s’adapter rapidement à sa nouvelle machine, même si ses performances restaient effectivement moindres par rapport à ses coéquipiers. Tout ça est même étrange, puisque les plans de départ voulaient que Loeb soit en lice pour le Championnat en 3 ans, soit… la saison prochaine. Évincé du programme WTCC, surement pas concerné par le développement de la C3 WRC ni même par un éventuel retour aux affaires en 2017, on comprend alors que l’union magique entre Citroën et Loeb s’arrête ici. Loeb participera néanmoins au Championnat du Monde des Rallyes-Raid avec Peugeot, et notamment au Dakar, qui débutera le 2 janvier prochain. Un seul programme, donc, mais qui n’était surement pas la priorité de départ de Loeb, et de son copilote monégasque Daniel Elena. À moins que Loeb ne rebondisse en WTCC au sein du Sébastien Loeb Racing, sa propre structure engageant une Citroën C-Elysée ? Affaire à suivre.