Alors que nous vivons le scandale le plus retentissant qu’ait connu l’industrie de l’automobile ces dernières années avec l’affaire Volkswagen, dite du Dieselgate, l’avenir de VW est écrit en pointillés. Et si la marque allemande vendait ses marques les plus prestigieuses pour payer ses amendes salées?
Entre 18 et 80 milliards de dollars : C’est la fourchette indiquée par tous les specialistes au sujet de l’amende que la marque de Wolfsburg, en Allemagne, pourrait payer, consécutivement à l’affaire du Dieselgate. Si vous avez hiberné pendant les dernières semaines, ou bien que vous revenez d’un voyage en Chine, on récapitule : le 20 septembre dernier, c’est la révélation choc. Volkswagen a utilisé un logiciel truqué pour les tests de rejet d’émission de CO2, avant commercialisation des véhicules. En clair, quand une Polo, par exemple, ne devait rejeter que 90g de CO2 au kilomètres selon la communication de VW, son taux de pollution pouvait finalement être… entre 20 à 35 fois plus élevé! Quand on sait que Volkswagen est un des pionniers de l’écologie automobile, et quand on sait aussi que la marque est la n°1 mondiale du secteur, les dents peuvent grincer. En France, c’est près d’1 million de véhicules qui seraient impactés…
Dieselgate : Vendre pour survivre?
Ainsi, avec des amendes aussi conséquentes, et une notoriété fortement ébranlée, la question de l’avenir de Volkswagen n’est pas si futile. Certes, le groupe est important et ses ressources le sont tout autant. Mais cette affaire prend tellement d’ampleur, qu’elle pourrait tout à fait couler le géant bas-saxon. Alors, quelles sont les solutions pour VW? Vendre ses marques les plus prestigieuses en est une. Le groupe Volkswagen AG, propriétaire de 10 marques, est aussi bien impliqué dans l’automobile ‘grand public’, avec Seat ou Skoda par exemple, qu’en moto avec Ducati ou dans le luxe, avec Bentley, Bugatti et Lamborghini. C’est ces deux dernières qui pourraient, à moyen terme, être vendues par Vokswagen. En effet, ces deux entités ont déjà, par le passé, évolué de manière indépendante. Cependant et à plusieurs reprises, elles auraient pu passer à la trappe, mais leur aura récente de ces 10 dernières années, justement sous le contrôle de VW et grâce à des modèles phare comme la Veyron de Bugatti ou la Avantador de Lamborghini, permettraient clairement à ces deux firmes de survivre, désormais.
Quelles conséquences pour Lamborghini et Bugatti?
Dernièrement et afin de supporter Lamborghini dans la fabrication de son futur SUV, le Uran, l’état italien a décidé de soulever 80 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle usine. Lamborghini a failli délocaliser sa production en Slovaquie, où le rapport entre qualification de la main d’oeuvre et coût du salarié est le meilleur, mais reste donc un constructeur 100% italien. De ce fait, et puisque Lamborghini est un des fleurons de la technologie italienne dans le monde, on pourrait tout à fait imaginer que Rome soit indulgente avec la marque au taureau, de sorte à ce que son éventuelle indépendance se fasse de la meilleure des manières. Pour Bugatti, c’est sûrement différent. Dans une période où l’état français puni sévèrement les détenteurs de véhicules diesel et/ou essence, afin de favoriser le développement du 100% électrique, il ne serait pas très bien vu de la part du gouvernement français d’aider Bugatti à se réimplanter sur son territoire. En d’autres termes, pour que la marque de Molsheim puisse retrouver son indépendance, elle ne doit pas compter sur le support de sa mère patrie. Conclusion : le Dieselgate est un réel séisme, touchant autant la voiture de “M. Tout le monde” que les marques les plus prestigieuses. Voir un désengagement total de VW en sport automobile n’est pas non plus à exclure, à l’heure où l’arrivée de la marque en F1 via Audi semblait être prévue. La route s’annonce longue pour Volkswagen. Très longue, même.