Dieselgate : Porsche et Audi concernés à leur tour!
C’est un nouveau rebondissement dans la terrible affaire du Dieselgate, qui frappe le groupe Volkswagen de plein fouet : Porsche et Audi, marques appartenant à Volkswagen, seraient elles aussi touchées par le scandale, au travers de certains de leurs moteurs.
Il n’aura pas fallu attendre éternellement pour trouver un lien de causalité entre l’affaire du Dieselgate, qui touche les moteurs 1.2, 1.6 et 2.0L TDI de Volkswagen, et les marques haut-de-gamme du groupe. En effet, l’EPA, l’agence environnementale américaine qui avait révélé au grand jour le scandale, accuse désormais officiellement le groupe allemand d’avoir également truqué les moteurs V6 3.0L qu’il commercialise. En d’autres termes, après avoir remis en doute le bien fondé des motorisations présentes dans les Polo, Golf ou autres Seat Ibiza, l’EPA s’attaque désormais… aux Porsche Cayenne, Porsche Macan, Volkswagen Touareg, Audi Q5 et A6, 7 et 8! C’est donc la douche froide pour VW, qui voyait déjà 11 millions de véhicules lui revenir entre les mains avec le Dieselgate “Version 1”. Sur le territoire américain, il s’agirait donc de plus de 10 000 véhicules supplémentaires touchés, puisque cette accusation ne toucherait uniquement que les véhicules du genre produits depuis 2014. C’est déjà mieux.
Dieselgate : Jusqu’où va-t’on aller?
Il y a quelques semaines, nous vous annoncions que Volkswagen réfléchissait à se séparer, éventuellement, de Lamborghini et Bugatti afin de subvenir à ses besoins. Hier, nous vous dévoilions les premiers spyshots de la Bugatti Chiron, preuve plus ou moins concrète du non abandon de la marque par Volkswagen. Toutefois, c’était avant que ce nouveau rebondissement éclate. Et si, en plus de Porsche et Audi, Bugatti et Lamborghini, voire même Bentley, étaient équipés eux aussi de ce logiciel de truquage de moteur? Cela paraîtrait invraisemblable pour une raison claire : si Volkswagen accepte de prendre ce pari sur les véhicules de tous les jours commercialisés par sa marque et par Seat, penser à truquer ses véhicules les plus prestigieux, dont certains dépassent le million d’euro à l’achat, relèverait du suicide. Cependant, la question mérite d’être posée : depuis que nous savons que Porsche et Audi seraient éventuellement impliqués dans cette affaire, le nombre de marques que possède Volkswagen qui seraient alors “propres” diminue de plus en plus. Au point de toucher la moto avec Ducati? Pourquoi pas.
Un fort soupçon de propagation
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette affaire n’aura pas fait du bien ni à l’industrie automobile, ni à l’industrie allemande tout court. Volkswagen, fleuron de la classe populaire allemande, vient par ce terrible scandale, de se tirer une balle dans le pied en public. Toutefois, la réaction du peuple allemand à ce sujet est intéressante à analyser. Consciente de la gravité de la tricherie appliquée par Volkswagen, le peuple allemand voue toujours un fort intérêt pour la marque et sa Success Story, accusant même… ses concurrents. Oui, en Allemagne, on en est persuadé : Volkswagen n’est que le premier groupe à avoir été démasqué. Outre-Rhin, l’on hésite pas une seule seconde à accuser Opel, BMW, voire même Mercedes, d’appliquer de telles mesures. Et pour cause, le logiciel de truquage en question est fourni par Bosch, fournisseur de 90% des constructeurs automobiles allemands. Alors oui, la question peut, là encore, se poser : si Volkswagen l’a fait, pourquoi les autres ne l’auraient pas fait. Et nous ne parlons pas des autres constructeurs européens, tels que Peugeot, Alfa Romeo ou encore Renault.
Dieselgate : Et si VW vendait Lamborghini et Bugatti?
Alors que nous vivons le scandale le plus retentissant qu’ait connu l’industrie de l’automobile ces dernières années avec l’affaire Volkswagen, dite du Dieselgate, l’avenir de VW est écrit en pointillés. Et si la marque allemande vendait ses marques les plus prestigieuses pour payer ses amendes salées?
Entre 18 et 80 milliards de dollars : C’est la fourchette indiquée par tous les specialistes au sujet de l’amende que la marque de Wolfsburg, en Allemagne, pourrait payer, consécutivement à l’affaire du Dieselgate. Si vous avez hiberné pendant les dernières semaines, ou bien que vous revenez d’un voyage en Chine, on récapitule : le 20 septembre dernier, c’est la révélation choc. Volkswagen a utilisé un logiciel truqué pour les tests de rejet d’émission de CO2, avant commercialisation des véhicules. En clair, quand une Polo, par exemple, ne devait rejeter que 90g de CO2 au kilomètres selon la communication de VW, son taux de pollution pouvait finalement être… entre 20 à 35 fois plus élevé! Quand on sait que Volkswagen est un des pionniers de l’écologie automobile, et quand on sait aussi que la marque est la n°1 mondiale du secteur, les dents peuvent grincer. En France, c’est près d’1 million de véhicules qui seraient impactés…
Dieselgate : Vendre pour survivre?
Ainsi, avec des amendes aussi conséquentes, et une notoriété fortement ébranlée, la question de l’avenir de Volkswagen n’est pas si futile. Certes, le groupe est important et ses ressources le sont tout autant. Mais cette affaire prend tellement d’ampleur, qu’elle pourrait tout à fait couler le géant bas-saxon. Alors, quelles sont les solutions pour VW? Vendre ses marques les plus prestigieuses en est une. Le groupe Volkswagen AG, propriétaire de 10 marques, est aussi bien impliqué dans l’automobile ‘grand public’, avec Seat ou Skoda par exemple, qu’en moto avec Ducati ou dans le luxe, avec Bentley, Bugatti et Lamborghini. C’est ces deux dernières qui pourraient, à moyen terme, être vendues par Vokswagen. En effet, ces deux entités ont déjà, par le passé, évolué de manière indépendante. Cependant et à plusieurs reprises, elles auraient pu passer à la trappe, mais leur aura récente de ces 10 dernières années, justement sous le contrôle de VW et grâce à des modèles phare comme la Veyron de Bugatti ou la Avantador de Lamborghini, permettraient clairement à ces deux firmes de survivre, désormais.
Quelles conséquences pour Lamborghini et Bugatti?
Dernièrement et afin de supporter Lamborghini dans la fabrication de son futur SUV, le Uran, l’état italien a décidé de soulever 80 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle usine. Lamborghini a failli délocaliser sa production en Slovaquie, où le rapport entre qualification de la main d’oeuvre et coût du salarié est le meilleur, mais reste donc un constructeur 100% italien. De ce fait, et puisque Lamborghini est un des fleurons de la technologie italienne dans le monde, on pourrait tout à fait imaginer que Rome soit indulgente avec la marque au taureau, de sorte à ce que son éventuelle indépendance se fasse de la meilleure des manières. Pour Bugatti, c’est sûrement différent. Dans une période où l’état français puni sévèrement les détenteurs de véhicules diesel et/ou essence, afin de favoriser le développement du 100% électrique, il ne serait pas très bien vu de la part du gouvernement français d’aider Bugatti à se réimplanter sur son territoire. En d’autres termes, pour que la marque de Molsheim puisse retrouver son indépendance, elle ne doit pas compter sur le support de sa mère patrie. Conclusion : le Dieselgate est un réel séisme, touchant autant la voiture de “M. Tout le monde” que les marques les plus prestigieuses. Voir un désengagement total de VW en sport automobile n’est pas non plus à exclure, à l’heure où l’arrivée de la marque en F1 via Audi semblait être prévue. La route s’annonce longue pour Volkswagen. Très longue, même.
- Publié dans Actus, Bugatti, Lamborghini