Après des semaines entières de tractations, c’est désormais officiel : Renault est de retour en Formule 1 pour la saison 2016, et ce en tant qu’équipe d’usine. C’est le retour d’une des plus grandes sagas du sport automobile, ayant amené de nombreuses victoires et titres.
Que les salariés de l’équipe Lotus se sentent rassurés : Renault vient de sceller leur destin, et de manière heureuse. En dépit de piètres performances en terme de moteurs en cette saison 2015, l’avenir de Renault et de Red Bull Racing était fortement mis à mal. Pire, même, puisque l’équipe autrichienne avait, plus tôt cette saison, clairement annoncé ses ambitions de quitter la marque au losange, afin de se faire motoriser par Mercedes. Il n’en sera finalement rien, toujours est-il que ces menaces ont été prises au pied de la lettre par Renault. La marque au losange, qui ne s’est jamais défendue de faire du sport automobile par pur souci de marketing, avait émis ses souhaits d’éventuellement revenir en tant que constructeur d’usine, plutôt que d’être un simple motoriste. Il y avait donc deux issues probables au destin de Renault en F1 : poursuivre en tant qu’équipe d’usine, ou carrément quitter la discipline… Avec ce que cela implique. Tout était prêt, en atteste la lettre d’intention de rachat de l’équipe Lotus par Renault, adressée au Tribunal de Londres en Septembre, mais il ne manquait que la décision finale de Carlos Ghosn. Cette décision est arrivée hier, tard dans la soirée, après que les derniers points de droits commerciaux et de recettes relatives aux droits télévisés n’aient été réglés. En 2016, il y aura donc bien une équipe Renault en Formule 1.
Quels pilotes chez Renault ?
Le retour de Renault, en Formule 1, ainsi que la présence depuis le début de sa carrière au sein du groupe de Romain Grosjean, le meilleur pilote français du plateau, aurait pu faire rêver. Le franco-suisse ayant annoncé son départ de l’équipe pour la nouvelle écurie américaine Haas GP, il n’en sera rien. Lotus a bien annoncé ses deux pilotes pour la saison 2016, en l’occurrence Pastor Maldonado, largement soutenu par la compagnie pétrolière venezuelienne PDVSA, ainsi que Jolyon Palmer, jusque-là pilote d’essais de Lotus et Champion GP2 en 2014, mais légalement parlant, aucun lien n’est censé lier ces 2 pilotes à la nouvelle entité Renault F1 Team, dans le sens où les contrats ont été signés avec Lotus F1 Team. Toutefois, il ne devrait pas y avoir de grosses surprises : Maldonado étant un pilote assez expérimenté, vainqueur d’un Grand Prix en 2012, et Palmer une future pépite du sport automobile, Renault n’a pas tellement d’autres options pour disposer d’un line-up compétitif en 2016, qui sera par ailleurs une année surement compliquée vu le retard pris par les hommes d’Enstone. À moins d’un retournement de situation, donc, on connait le line-up titularisé par Renault en 2016, mais il reste une inconnue : qui sera le pilote d’essais de l’équipe ? Selon nos informations, un pilote français tiendrait la corde, en la personne de Matthieu Vaxivière, actuellement engagé en World Series 3.5 (discipline antichambre de la F1) et soutenu par Renault depuis quelques années.
Renault en Formule 1 : Une longue histoire
Renault en Formule 1, c’est une histoire longue d’une quarantaine d’années, qui a traversé différentes phases. À là fin des années 1970, Renault propose de mettre en place un moteur Turbo, chose jamais vue alors. Avec sa fameuse « théière », Renault surprenait, et au volant d’un certain Alain Prost, ils furent à 2 doigts de devenir Champions du Monde en 1984. Renault se retira à cette même époque, mais revenait dans les années 1990 en tant que motoriste. Surement la période la plus faste de Renault en Formule 1, en motorisant d’abord les Williams-Renault pilotées par Prost, Nigel Mansell ou encore Ayrton Senna de 1990 à 1994 (pour quasiment autant de titres), puis se rabatta sur Benetton à partir de 1995… équipe dans laquelle un jeune pilote allait conquérir son 2ème titre de Champion du Monde cette année-là : Michael Schumacher. La suite, elle est connue : rachat de Benetton en 2002, retour en tant que constructeur, première victoire avec Fernando Alonso à son volant en Hongrie 2003, puis titres constructeurs et conducteurs en 2005 et 2006, toujours avec Alonso à son volant. Ensuite, la période est plus creuse, avec notamment l’affaire du Crashgate de Singapour 2008 qui entacha terriblement l’équipe. De 2010 à 2013, c’est le retour au sommet avec Red Bull et Sebastian Vettel, avant d’être littéralement avalé par Mercedes depuis 2014 et la changement de réglementation des moteurs, devenus… des Turbo, que Renault avait pourtant inventé il y a 40 ans. On souhaite, très sincèrement, pouvoir vous reparler des futurs titres de la marque dans les prochaines années.